Une diaspora debout, 10 000 fois debout
Ce week-end-là, Paris a vibré.
Les 24 et 25 mai, au Beffroi de Montrouge, ce n’est pas un simple salon qui s’est tenu, c’est une faille douce dans le réel qui s’est ouverte.
Un espace vivant, traversé par la mémoire, la parole, la création.
Un lieu où la diaspora arabo-amazigh ne s’est pas seulement exprimée : elle s’est célébrée.
Plus de 10 000 personnes au Salon Arabo Amazigh
Des familles, des anciens, des jeunes, des rêveurs, des bâtisseurs.
Et une énergie rare : celle d’un peuple multiple qui prend enfin le micro pour écrire sa propre narration.
🧭 RAJÂA MOUSSADIK : tenir la porte pour toute une génération
À l’origine de cette effervescence, il y a Rajâa Moussadik et ses équipes.
Pas dans l’ombre, ni au-devant de la scène, mais au centre du lien.
Elle n’a pas imposé une ligne. Elle a tendu un fil, que chacun a su saisir pour tresser ses récits, ses métiers, ses colères, ses espoirs.
Elle a rassemblé sans éteindre, cadré sans enfermer, et créé un espace où l’on se sent autorisé.
Et ça, ça change tout.
💬 ROSE AMEZIANE : penser fort, parler vrai
Dans deux interventions puissantes, Rose Ameziane n’a pas fait de détour.
Dans la table ronde sur les médias, elle a mis les mots là où ça grince : représentation, clichés, pression d’être “l’exemple”.
Et dans sa conférence sur les identités plurielles, elle a posé une vérité trop souvent évitée : on peut être plusieurs à la fois, sans devoir choisir un masque.
À ses côtés : Sarah Amrouni, Aïda Touihri – grande voix journalistique – et Ossama Hezhaz à l’animation.
Tous ont contribué à une parole libre, lucide, et surtout ancrée dans le réel.
Avec un ton franc, un humour affûté et une intelligence sociale rare, Rose a redonné de l’espace à la nuance.
📚 NESRINE SLAOUI : exister sans s’excuser
Lors de la masterclass « Leadership féminin », Nesrine Slaoui a parlé à voix basse, mais avec une intensité redoutable.
Elle a partagé ce que veut dire construire un chemin là où on vous propose l’effacement.
Son témoignage a touché. Pas par la performance. Mais par la justesse.
Et parce qu’il portait cette vérité que beaucoup gardent encore en silence :
on peut s’élever sans hurler, et refuser la case sans refuser le combat.
🚀 Moussa Camara : l’impact au long cours
Moussa Camara, fondateur des Déterminés, est venu sans effet d’annonce.
Mais il a imposé une force tranquille.
16 ans qu’il œuvre pour l’accès à l’entrepreneuriat dans les quartiers.
Et ce jour-là, il a partagé une vérité simple :
“Ce que je suis, c’est ce que j’ai transmis.”
💡 YOUSSEF KOUTARI & MERIEM KHALI-MALONE : lever oui, mais pour quoi ?
Dans la masterclass « Comment lever et faire des millions ? », Youssef Koutari a partagé un parcours de résilience.
Pas de miracle, pas d’investisseurs tombés du ciel.
Juste un travail constant, des refus répétés, et la foi en un projet utile.
À ses côtés, Meriem Khali Malone, fondatrice de Madame La Présidente, a raconté comment elle a bâti une entreprise avec ses tripes, sa communauté et sa vérité.
Avec eux : Hakim Ben Otmane, Ahmed Bouzouaid, Amine Nait Daoud.
Tous ont rappelé que lever des fonds, ce n’est pas un but — c’est un moyen.
🎶 MALEK DÉLÉGUÉ : faire chanter l’identité
Dans la masterclass sur la création musicale, Malek Délégué a parlé de sons comme d’héritages, de musiques comme de mémoires en mouvement.
De l’importance d’habiter ses influences, plutôt que de les gommer.
Une respiration douce. Poétique. Politique.
💼 NAÏMA HADJI : bâtir sans se travestir
Dans la masterclass « Entrepreneuriat : les clés d’une entreprise réussie », Naïma Hadji a partagé plus que des conseils.
Elle a raconté ce que veut dire réussir sans trahir ce qu’on est.
À ses côtés : Sarah Yudrab, Rawad Darwich (Mimsha Group), Ahmed Bouzouaid, Rajaa Moussadik.
Tous ont rappelé que l’ambition ne s’oppose pas à l’authenticité, et que l’indépendance n’est pas une solitude, mais une position.
🧠 RANELLE BROWN : guérir ensemble
Dans la masterclass « Santé mentale : surmonter les traumas intergénérationnels », Ranelle Brown, Dr Belkis, Abdelaali El Badaoui et Jihèd Jasmin ont posé les mots qu’on tait souvent.
Charge mentale, blessures invisibles, héritages pesants : une invitation à écouter avant de répondre.
🗣 Sinan – Le Ptit Marocain : nos langues, nos rythmes
Dans la discussion autour des langues arabe et amazigh, Sinan a rappelé que nos langues sont bien plus que des outils.
Ce sont des mondes, des corps, des poèmes.
Pas à elles de se justifier, mais à nous de les honorer.
🧰 L’atelier comme lieu de puissance
Dans les étages du Beffroi, un autre savoir circulait.
Pragmatique, créatif, ancré.
- Mehdi Hamala Beurn Out
- The Confused Arab
- Yahya Achou
- Hassan Naciri
🎁 Et puis MÉDINE
Il est venu sans prévenir. Pas en vedette. En présence.
Il a pris le micro et chanté L’4Mour.
Il a valorisé ce mot qu’on brandit peu, mais qui est la colonne vertébrale de tout ce que ce salon portait : l’amour.
Et pendant quelques minutes, plus personne ne scrollait. On écoutait.
🌍 Ce que ce salon laisse
Pas un décor. Pas une vitrine.
Mais un manifeste.
Un moment de reconnaissance mutuelle. De fierté retrouvée.
De récits qui s’écrivent à hauteur d’humain.
Ce qu’on a vu à Paris, on veut le faire vibrer à Lyon, Marseille, Roubaix, Grenoble, Vénissieux.
Pas pour copier. Pour se rappeler qu’on a nous aussi des choses à dire.
🙏 Merci
Merci à Rajaa.
Merci aux 10 000 âmes venues.
Merci aux invisibles qui ont porté l’événement.
Et merci à cette génération qui ne demande plus l’autorisation de bâtir.